La France s’est classée douzième de l’index mondial sur l’innovation, dévoilé ce mercredi 2 septembre. Elle a gagné quatre places par rapport à l’an dernier et est repassée devant la Chine.
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Une montée remarquable
Dans le classement de l’indice mondial de l’innovation 2020, établi par l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), l’Institut européen d’administration des affaires (Insead) et l’université américaine Cornell, la France se positionne à la 12e place des pays les plus innovants au monde. Elle gagne ainsi 4 places par rapport à 2019.
« C’est un changement remarquable, car plus on est haut dans le classement, plus il est difficile de progresser », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) Bruno Lanvin, directeur exécutif des indices mondiaux à l’Insead et coauteur de l’étude.
La France repasse donc devant la Chine, qui avait atteint la 14e place l’an passé et y est toujours. Elle se classe huitième dans l’Europe derrière le Royaume-Uni (4e) et l’Allemagne (9e). La Suisse domine ce classement pour la dixième année consécutive, devançant la Suède et les États-Unis.
De nettes améliorations
Plusieurs raisons expliquent la montée de la France dans le classement. Le crédit impôt-recherche (CIR) permet « d’améliorer l’innovation et la compétitivité des entreprises » en remboursant une partie de leurs dépenses de recherche et développement. La France s’est aussi améliorée dans d’autres domaines, comme la qualité et le nombre de publications dans les grandes revues internationales. Le rang des universités et écoles françaises dans le classement international dit de Shanghai a également progressé. Il y a une « plus grande visibilité mondiale de la France » en ce qui concerne l’innovation, résume Bruno Lanvin.
Grâce à ces aides, Bruno Lanvin estime qu’il est désormais « plus facile de créer une start-up en France et de trouver des financements ». Ces résultats sont toutefois à nuancer
Des résultats à nuancer
Ce résultat est également dû à une modification du calcul de l’index, qui a bénéficié à la France. En effet, le classement tend à accorder plus d’importance aux grandes marques françaises telles que Total, Orange ou Axa.
Selon Bruno Lanvin, la France a encore du chemin à faire si elle veut encore monter dans le classement. Les lourdeurs administratives et les contraintes sociales rendent notamment le haut du classement difficilement atteignable. « Le coût de tout ce qui est lié à l’embauche et au licenciement est très élevé, que ce soit pour la puissance publique ou les entreprises », explique-t-il.